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D’autres filles infréquentables

7 mai 2010 - 15:34

L’autre jour, en lisant Virgo, je me suis demandé quel bouquin de fille infréquentables j’allais lire prochainement. Et si j’ai envisagé un instant d’investir dans « Girl Power : the Nineties Revolution in Music », je me suis dit que tant qu’à en apprendre sur les Riot Grrrl, j’allais plutôt faire ma Maïa Mazaurette et investir dans leur mère à toutes, Lydia Lunch (et ainsi combler le fait qu’en un mois j’aurai non seulement manqué le concert de Lydia, mais aussi celui de The Sonic et The Intelligence en ville, faute de mémoire, d’argent à économiser pour Paris et de concerts trop chers).


Ca me changerait un peu de mes lectures : j’ai complètement calé sur « Vintage Shoes» que j’ai eu à Noël (j’en suis aux années 50, modistiquement parlant ça devient cool mais c’est aussi le moment où on sort de la mode pour l’art pour entrer dans la consommation de masse : je trouve ça un peu triste), mais ce bouquin m’a permis de découvrir un tas de filles infréquentables du début du XXème siècle.


Rita de Acosta Lydig, socialite new-yorkaise, est restée célèbre entre autres pour avoir perçu la plus haute pension alimentaire de son époque lors de son premier divorce. Elle se remaria avec le dénommé Lydig, re-divorca, envisagea de se remarier une troisième fois avec un membre du clergé new-yorkais (anglican donc), ce qui fut refusé par l’archevêque du coin en raison de la réputation sulfureuse de la belle (et de ses deux divorces). Elle mourut dans les années 50 dans une relative pauvreté et un anonymat certain. C’était aussi une collectionneuse de vêtements en général et de chaussures en particulier, une jet-setteuse qui fréquentait les artistes oh so trendy (Degas, Debussy et consorts), bref, une Paris Hilton de l’époque. A sa mort, ses vêtements et surtout ses chaussures furent donnés au Met et constituent la base de l’institut du vêtement.


Rita de Acosta Lydig en 1913

Rita de Acosta Lydig en 1913



Là où l’affaire devient encore plus intéressante, c’est que Rita était issue d’une famille de huit enfants. Je ne sais pas comment ces enfants-là ont été élevés (la famille était d’origine cubano-espagnole, je crois, et forcément fortunée), mais la liberté était visiblement une notion que leurs parents n’avaient pas peur d’inculquer à leurs enfants, particulièrement à leurs filles.


Sa soeur Aida est la première femme qui a piloté seule un avion. Elle se l’était fait prêté par Santos-Dumont, comme ça, tranquille, a parcouru la distance exorbitante séparant Neuilly et le bois de Boulogne, et telle une Serena Van der Woodsen des années 1900, atterrit en plein milieu d’un match de polo. Oh so shocking, ses parents se sont inquiétés de savoir qui épouserait une jeune fille de 19 ans capable de telles excentricités. Au moins deux personnes, puisque comme sa soeur, Aida aimât à multiplier les cérémonies de mariage. Quant à Santos-Dumont, il n’épousera personne mais conservera toute sa vie sur son bureau une photo de la belle Aida, lui qui refusait de prêter son avion à qui que se soit.


Mais je crois que parmi les soeurs de Acosta, ma préférée, c’est Mercedes.
Mercedes était une femme de lettres, poète, auteur de pièces de théâtre. Son succès littéraire reste relatif, mais surtout, elle a eu des liaisons avec entre autres Isadora Duncan, Marlene Dietrich et Greta Garbo. Plus tard, un jour de grande pauvreté, elle a écrit ses mémoires pour tout raconter, et s’est attirée les foudres de toutes ses belles, notamment Greta. Je ne sait pas si ça lui a rapporté un peu d’argent, mais ça ne l’a pas empêchée, elle aussi, de mourir dans la pauvreté.


Ce quil y a de bien avec Mercedes, cest quon peut lire sa biographie (clique)

Ce qu'il y a de bien avec Mercedes, c'est qu'on peut lire sa biographie (clique)


Deux des soeurs de Acosta (Rita et Mercedes) sont enterrées à New York à Washington Heights. Mais on peut aussi admirer un buste de Rita au Rosenbach museum and library à Philadelphie, si des fois que vous êtes dans le coin et que vous ne savez pas quoi faire samedi. Il me semble avoir lu quelque part que toutes les lettres de Mercedes (et notamment à ses maîtresses )ont été conservées également à Philadelphie, et sont disponibles à la lecture sur simple demande, mais je ne sais plus bien où.


Moi qui ne suit pas très versée dans la pop culture et vie de ses icônes ( LiLo m’indiffère, Britney m’emmerde et je cherche toujours ce qu’on peut trouver à Lady Gaga) (et ce malgré ce qui nous lie, Jessica Simpson et moi), les soeurs de Acosta me donnent envie de lire leurs biographies, d’enquêter sur leurs vies pour comprendre comment, dans une société aussi corsetée (dans tous les sens du terme), elles ont pu mener cette vie-là.


Pendant que j’étais à Paris, j’ai aussi rencontré d’autres filles infréquentables :


(Janet la salope pour ne pas la nommer)

(Janet la salope pour ne pas la nommer)



On a bien rigolé


Mais où est Charlie ?

Mais où est Charlie ?



Et on a aussi fait un peu les fous fous:


En exclusivité mondiale : le crâne de Dirk

En exclusivité mondiale : le crâne de Dirk



Même s’il  y en a d’autres qui se souviendront longtemps de leur enterrement de vie de jeune fille.


Je parle de la personne du milieu

Je parle de la personne du milieu



(La suite par ici)


Enfin, il y a encore une fille infréquentable dont je voulais vous parler. J’ai hésité, je me suis demandé si je ne devais pas garder un tel blog seulement pour moi (parce que quand j’aime je ne partage pas) (et puis ce blog dit trop de choses nommément sur beaucoup de gens très identifiables), ou alors le balancer discrètement sur Twitter, et puis visiblement le blog est passé dans Sud-Ouest, alors bon.



Depuis qu’on trouve des t-shirts The Clash chez H&M et qu’il arrive certaines choses au Ramones, le punk est tout de même devenu sacrément mainstream. Suivant cette tendance, le monde entier s’est dit que si on pouvait acheter un t-shirt punk aussi facilement, alors tout le monde est un peu punk. Je ne crois pas qu’on soit un peu punk. On est punk ou ne l’est pas.

Et dans 98% des cas, on ne l’est pas. Punk, c’est devenu comme geek : un mot qu’on emploie à tort et à travers.


Si on me demandait ce que c’est d’être punk à l’heure actuelle (ou du moins il y a dix ans), alors je vous répondrai d’aller lire le blog d’Eve.


http://punkfabrice.blogspot.com/


Ses posts, c’est comme un coup au coeur, à chaque fois.





Oh, et pour la route, j’ai trouvé ça sur le twitter de Fun Culture et Pop:


Tight w/ Michaela Watkins from Diablo Cody


C’est tout pour aujourd’hui, mais c’est déjà beaucoup. (revenez lecteurs, revenez !)