Posted in De bonne heure et de bonne humeur Le groupe à un tube

La suite, quoi.

10 novembre 2009 - 15:12

En l’an 2000, pour un devoir d’économie, j’ai épluché tous les magazines « Capital » des deux années précédentes. A l’époque, Internet devenait grand public, tout le monde se mettait à construire des sites et des portails à tord et à travers, parce que soyons honnête, internet restait pour la plupart des investisseurs un univers mystérieux et incompréhensible. (Pendant ce temps-là, le professeur de design graphique de Dirk enseignait qu’internet ça n’allait pas durer, alors que c’était vraiment pas la peine qu’ils s’ennuient à apprendre les codes HTML et consorts).


Dans Capital, en 1998, les premiers cadres étaient débauchés par les starts-up. Ils posent alors heureux, souriants et cravate négligemment desserrées, pour expliquer, que oui, ils gagnaient vraiment bien plus d’argent dans leur start-up, qu’ils faisaient des profits formidables, et en plus, ils rentraient chez eux bien plus tôt le soir, et qu’ils avaient vraiment le temps de profiter de leurs enfants le week-end dans leur nouvelle piscine (la piscine, signe extérieur de richesse).


Un peu après, ce sont les employés qui ont commencé à témoigner. Des jeunes. Qui se sont retrouvé propulsé à des postes à responsabilité dès la sortie de l’école, voire même sans y être passé. Qui explique que bosser dans une start-up c’est trop cool, on vient fringué comme on veut, en skate, en rollers, que l’ambiance est trop mortelle avec les collègues, il y a même un juke-box, un baby-foot et une mini-table de ping-pong au boulot. Trop mortel.


Après, il y a la vie qui se met en place autour de ça, les apéros du jeudi soir où on va avec son CV pour se faire recruter, le petit bistrot du quartier qui vivotait avant de se retrouver en plein coeur du quartier des start-ups parisiennes, et qui devient subitement un endroit hype : «ici ça n’a pas changé, on reste un petit bistrot de quartier, mais on est comme une grande famille, vous savez » nous disait la tenancière.


Finalement, ça commence à ne plus aller si bien que ça. Les premiers cadres commencent à quitter le navire et à retourner vers des entreprises plus traditionnelles. «Il y a trop de monde sur le marché, les investisseurs deviennent suspicieux, les gens vendent n’importe quoi, sans se préoccuper de savoir si leur site a un débouché. » Ils commencent aussi à balancer, non ce n’est pas aussi cool que ça, oui on bosse tard le soir et même le week-end.


Et puis tout sombre dans les ténèbres, internet passe du côté obscur de la force, et les derniers rescapés, les jeunes trop cools à des postes à responsabilités sont sous antidépresseurs, et avouent que non, avoir un baby-foot au boulot c’est pas cool si on n’a pas le temps de s’en servir, que le juke-box en fait s’était un faux, et qu’ils étaient payé une misère pour bosser 60 heures par semaine, en attendant « d’avoir vendu le projet », et qu’en plus ils n’avaient pas tant de responsabilités que ça. Quand au bistrot du coin, lui, personne ne sait vraiment ce qu’il est devenu. Un bistrot de quartier, probablement.

  

Le groupe à un tube du jour


Souvenez-vous, été 1996, des paroles entêtantes, un groupe qui nous vient d’Allemagne.
Fool’s Garden – Lemon tree


 


Je me suis dit que cette chanson, un peu comme Brown Sugar des Stones ou Golden Brown des Stranglers (je vous ai mis du live) devait avoir un sens caché. 

En fait, il semblerait que ça parle de filles, mais c’est pas forcément plus gai.


Sur ce je vous laisse, j’ai encore du ménage à faire avant d’aller chercher les enfants à l’école (mais pas les miens, quand même).

Commentaires

fabulousF.

15 novembre 2009 15:12

Lemon tree…. je suis faaaaaaan !

c’est tout ce que j’avais a dire !