Je me suis replongée un peu par hasard dans “Sex, drugs and cocoa puffs” de Klostermann, que, souvenez-vous, je n’avais pas trop apprécié l’année dernière.
Pas de lecture intensive cette fois-ci, juste un bouquin attrapé au vol avant de prendre le train et rouvert depuis au hasard, une page ici, trois pages là, en fonction du temps qu’on veut bien me laisser
Je dois avouer que ça me plait beaucoup plus que l’année dernière.
D’abord, il est possible que mon niveau d’anglais se soit amélioré, et que le livre me soit devenu plus accessible.
Ensuite, c’est le genre de bouquin qui se prête bien à une lecture aléatoire.
Enfin, je me suis rendue compte que le bouquin avait été publié pour la première fois en 2003.
Alors que la ’90s nostalgia est un des moteurs qui fait tourner 2011, (je ne vais pas mettre d’exemples, car vous savez), je crois que j’apprécie de lire quelqu’un qui parle des années 90 telles qu’il les a vécues, et non pas tel qu’il aurait aimé les vivre.
J’ai déjà dit qu’à mes yeux, une des meilleures descriptions de la jeunesse des années 90 a été écrit par Titiou Lecoq sur Brain ( et repris sur Slate). D’après les diverses interviews que j’ai pu lire ici et là, j’ai cru comprendre que ce texte avait été rédigé à peu près au moment où Klostermann écrivait “Sex, Drugs and Cocoa Puffs“. Au début des années 2000, donc, et bien avant la mise en place du fantasme commun dont est rempli internet cette année.
J’imagine qu’il faut décrire les choses sur le vif. Battre le fer pendant qu’il est chaud.
C’est pour ça que j’aimerai bien lire, là très vite, quelque chose sur les années 2000.
Avant qu’elles ne basculent, elles aussi, dans cette sorte de nostalgie rêvée dont on enrobe le passé.
Autant, pour les années 80, on cite Mickaël ou Madonna de la même manière qu’on citera Britney pour les années 2000, autant, pour les années 90, c’est bien Kurt qui reste l’icône incontesté de la décennie.
(Quelqu’un pourrait-il me dire si la syntaxe de cette phrase est correcte, merci ?)
Pour m’entraîner au raz de marée Cobain qui commence à se former et va tous nous engloutir d’ici quatre ans, je me suis plongée dans la collection de Spin magazine généreusement mise en ligne, pour en repêcher le numéro d’avril 2004. Avec en couverture un garçon à la figure d’ange et aux cheveux à peu près propres, magnifié par un noir et blanc parfaitement lisse …
Pourtant, quand j’avais entre 11 et 14 ans (soit entre la sortie de Nevermind et du suicide de l’intéressé), je me souviens très bien que Kurt, n’était ni une icône, ni un garçon fréquentable, et certainement pas un des 50 hommes les plus stylés au monde.
Non, c’était un sauvageon, un bien mauvais exemple pour notre jeunesse, un junkie, un type sulfureux qui écrivait des chansons qui s’appelait « Viole-moi », bref un mec dangereux.
Mais une fois qu’on est mort, on n’est plus dangereux, on n’incite plus à rien, et surtout, on ne peut plus franchir la limite. Alors on peut bien faire de vous un dieu, puisque vous ne risquez plus de ruer dans les brancards. Quand on est mort, on devient terriblement consensuel.
(attention, à partir d’ici, ça va devenir n’importe quoi)
Bref, ce n’est pas du tout de ça que je voulais vous parler. Je voulais faire un post sur ce qui allait revenir des années 90, en dehors des regrettables caleçons à fleurs. Et donc, Kurt, et avec lui, sa femme (qui a peut-être commandité son assassinat, ou pas, mais ça m’étonnerais pas vu que c’est une femme, elle est donc mauvaise).
Là-dessus, je devais vous expliquer que j’espérais que le mouvement riot grrrls allait connaître une deuxième jeunesse (on a vu Tavi lire un bouquin sur le sujet, bouquin que j’ai recroisé sur la blogo mais je ne sais plus où).
Ensuite, j’allais enchaîner sur Amanda Palmer, parce que c’est un peu la petite soeur des riot grrrrls, et je retombais pas mal sur mes pattes puisque Frances Bean apparaît sur le nouveau disque d’Amanda. How cool is that ?
Frances Bean Cobain in her late dad's clothing (pour ELLE, je crois)
(Bon je voulais faire un post sur le retour des années 90 et figurez-vous que Minopokampe m’a devancé. Je ne suis pas sûre de le vivre très bien. )
Enfin, figurez-vous que récemment, je suis tombée sur un article publié sur le post.fr qui se demandait pourquoi les années 80 avaient si mal vieilli. Et ce post commençait par quelque chose comme « Au secours, les années 80 reviennent ! », ce qui n’a pas manqué de me faire loler quelque peu. (oui j’utilise du langage de l’interweb, maintenant).
Ca se vend chez Etam, les enfants (peut-être que Minopokampe va l'acheter?)
Comme nous le savons tous, puisque nous sommes tout de même plus beaux et intelligents que la moyenne, les phénomènes de revival fonctionnent toujours par période de 20 ans. En 2010, nous abordons donc une nouvelle décennie, et nous allons repasser au revival 90′s.
Ca me semble quand même relativement logique, puisque la génération qui fait bouger les choses (les trentenaires qui commencent à avoir l’argent et le pouvoir) ont envie de faire la fête comme quand ils étaient adolescents. Dans notre cas, les trentenaires de maintenant ont été adolescents dans les années 90s. L’hippopotame qui se cache sous le gravillon de ma théorie, c’est tout de même LA soirée la plus courue sur Paris depuis deux ans:
Je ne résiste donc pas au plaisir de vous remettre cette vidéo de la première rencontre entre Brenda et Dylan (pour la sexitude de Dylan principalement, dois-je le rappeler).
Maintenant, observez bien Kelly, observez bien sa mignonne petite veste rouge, et enregistrez : si vous repérez dans une boutique emmaus ou dans le placard de votre mère le même modèle, jetez-vous dessus. Sinon, soyez rassurées, Hennes (qui n’est pas une personne mais un pronom personnel) et Mauritz nous en propose des modèles similaires dans une variété de couleur allant du noir au sequiné bronze, et en plus, oyez, c’est moins 10 € sur les vestes et blazers en ce moment.
Ce qui est amusant, quand on regarde Beverly Hills, c’est quand on se dit que leur lycée était celui des gosses de riches par excellence ( le proviseur insiste bien dessus pendant son entretien avec Brandon et Brenda), et donc, probablement, l’équivalent californien de ce que peut être Constance ou St Jude pour les gamins 00s. Après tout, Kelly vient juste de se refaire faire le nez, et Steve se la pète dans sa bagnole décapotable.
Pourtant, un peu plus loin dans le pilote, tous ces gamins se retrouve à une soirée hyper classe dans une baraque trop cool avec piscine.
J’ai pas vraiment l’impression qu’ils soient mieux vêtus que ces ploucs de Brandon et Brenda qui déboulent du Minnessota (ou du Nebraska, je sais plus) (bon à part la coupe mulet de Brandon, peut-être).
(C’est d’autant plus troublant quand on compare cette scène à la Kiss on the lips party du pilote de Gossip Girl. Je crois qu’il y a un truc à faire sur les pilotes des séries pour adolescents. )
Autre chose : regardez bien cette blogueuse mode par ailleurs inconnue pour le moment au bataillon :
tu cliques pour aller sur son blog
Et bien crois que son T-shirt Nike est exactement dans la tendance, je me demande même si on va pas s’en arracher des comme ça d’ici deux ans. Cette jeune fille est précurseuse, so early adopter et mériterait presque, pour le coup, de détrôner un peu les blogueuses de la hype.(enfin si elle n’avait pas écrit récemment une phrase de type : “c’est l’accord parfait entre une marinière et le slim très rock”, ça me déçois grandement)
Le mauvais côté des choses, avec cette histoire de retour des années 90, c’est qu’on commence à voir réapparaitre ce genre de chose :
Alors, certes, en langage fashion, on va probablement trouver ceci sous le nom de legging liberty, mais ne nous laissons pas abuser, ceci n’est rien d’autre qu’un caleçon à fleurs.
Et là, je m’adresse à toi, Marion M., l’ex-co-stagiaire de Vinsh, parce que je sais que toi et moi, nous sommes soeurs de caleçons. Et même si j’en ai beaucoup porté beaucoup dans les années 90, je suis sûre que comme moi, la vision de ces choses et l’idée que toutes les modeuses se les arrachent d’ici deux ans te donnent des frissons d’angoisse.