Je me suis replongée un peu par hasard dans “Sex, drugs and cocoa puffs” de Klostermann, que, souvenez-vous, je n’avais pas trop apprécié l’année dernière.
Pas de lecture intensive cette fois-ci, juste un bouquin attrapé au vol avant de prendre le train et rouvert depuis au hasard, une page ici, trois pages là, en fonction du temps qu’on veut bien me laisser
Je dois avouer que ça me plait beaucoup plus que l’année dernière.
D’abord, il est possible que mon niveau d’anglais se soit amélioré, et que le livre me soit devenu plus accessible.
Ensuite, c’est le genre de bouquin qui se prête bien à une lecture aléatoire.
Enfin, je me suis rendue compte que le bouquin avait été publié pour la première fois en 2003.
Alors que la ’90s nostalgia est un des moteurs qui fait tourner 2011, (je ne vais pas mettre d’exemples, car vous savez), je crois que j’apprécie de lire quelqu’un qui parle des années 90 telles qu’il les a vécues, et non pas tel qu’il aurait aimé les vivre.
J’ai déjà dit qu’à mes yeux, une des meilleures descriptions de la jeunesse des années 90 a été écrit par Titiou Lecoq sur Brain ( et repris sur Slate). D’après les diverses interviews que j’ai pu lire ici et là, j’ai cru comprendre que ce texte avait été rédigé à peu près au moment où Klostermann écrivait “Sex, Drugs and Cocoa Puffs“. Au début des années 2000, donc, et bien avant la mise en place du fantasme commun dont est rempli internet cette année.
J’imagine qu’il faut décrire les choses sur le vif. Battre le fer pendant qu’il est chaud.
C’est pour ça que j’aimerai bien lire, là très vite, quelque chose sur les années 2000.
Avant qu’elles ne basculent, elles aussi, dans cette sorte de nostalgie rêvée dont on enrobe le passé.
Girl on the couch aka Laura, sur son blog de qualité, s’est fait exactement la même réflexion que moi sur ce billet.
Oui, moi aussi ça me manque, les billets de deux lignes trois fois par soir, les billets sans queue ni tête parce que les blogs n’avaient pas de ligne éditoriale (les gens avaient juste un blog, point).
Récemment, j’ai farfouillé dans pas mal d’archives, et j’en ai ressorti ça :
- Girls and blogs, un troupe de djette blogueuses qui comptait dans ses troupes Elixie.
- A peu près à la même époque, Titiou avait déjà un blog sur myspace et il se trouve ici.
Quand j’ai rien à dire, en général je poste un lien ou deux vers des trucs que j’ai lu et que je trouve chouette.
Sauf que là, j’ai rien à dire (rien qui ne puisse figurer sur ce blog en tout cas), et les derniers trucs très bien que j’ai lu ne sont pas sur le web.
J’ai été prise ces derniers temps d’une frénésie de papier, et de magazines (non le print n’est pas mort) (et ne pourra jamais, un média n’en remplaçant jamais un autre, comme on m’a dit du temps de mes études de comm’.)
XXI ou le reportage au long court
J’ai donc lu mes deux XXI, dont vous pourrez avoir un aperçu sur le blog du magazine (ils ont refait le site mais ça ne fonctionne pas, c’est dommage).
Je suis tombée sous le charme : parution trimestrielle, 210 pages de grands reportages sans pubs, sans photos mais avec illustration pour les récits, un reportage photo par numéro, et cerise sur le gâteau : une bd d’information.
J’ai donc lu ce mois-ci les deux derniers. Les sujets abordés sont variés, et j’apprécie de pouvoir découvrir des histoires sur lesquelles on a passé du temps, des histoires qui prennent le temps de décrire les personnages, de les situer dans un décor.
Ca sort tous les 3 mois (prochain en avril) et ça coûte 15 euros dans les librairies.
A noter également que la même équipe sort un magazine photo, bisannuel cette fois-ci, d’environ 800 pages au prix de 25 euros. Je l’ai pas encore vu.
Le Tigre (la Bête)
Les XXI ayant ouvert une brèche, je m’y suis engouffrée. J’ai caressé l’idée d’acquérir Usbek et Rica (même si le côté “on a tout pompé sur XXI me rebute un peu) (même format, même parti pris des illustrations, même prix, même parution), et puis je suis tombée Le Tigre.
Je connaissais le magazine de l’affaire du portrait Google, et je suis repartie avec le numéro de mars – pour découvrir deux jours plus tard que le numéro d’avril était sortie la veille.
J’ai été un peu sceptique au premier abord : j’ai feuilleté le journal, m’arrêtant sur les textes courts (là aussi, on fait la part belle au reportage). Je suis tombée nez-à-nez avec Francis Frog que je vois régulièrement dans ma Time-Line Twitter, j’ai souri devant un texte sur le matériel de bureau (Les catalogues de fournitures de papaterie sont une des raisons qui me donnent envie d’aller au boulot) (quand j’en ai), et j’ai été fortement agacée par la mise en page riquiqui des photos du reportage sur la Côte Ouest des Etats-Unis.
Il m’a fallu les reposer quelques jours ( le temps de finir mes XXI pour ne rien vous cacher), avant d’y revenir, de passer outre quelques articles qui ne m’ont pas vraiment convaincue et de lire (notamment) l’article de Raphaël Meltz sur sa candidature à la rédaction du monde. Vous avez de la chance, parce que l’article est en ligne. Ca m’a interpellé, donné à réfléchir sur les journaux, sur ce que je lis et sur ce que j’aime lire, sur la raison pour laquelle je n’ai pas été abonnée à journal depuis Okapi (et encore), et sur pourquoi je ne lisais jamais de quotidien. Pourquoi, aussi, je cite toujours les articles de Titiou Lecoq quand on me parle de Génération Y (et qu’on me met accessoirement dans une rage noire).
Ca coute 5 euros, je crois que c’est également distribué en kiosque.
Ferraille
J’ai donc pisté du magazine à l’Escale du Livre ce week-end, et j’ai donc acquis chez un libraire de mauvaise réputation Ferraille, le journal illustré de Poupinou et Ratafiole.
Dans la continuité de mon précédent billet, j’avais assez envie de faire une liste des blogs qui m’ont fait passer l’été (et refaire également ma blogroll), mais en traînant hier sur le net, je suis tombée sur le blog de Lâm et sur ce billet qui date de fin juillet.
Lâm y présente ses bloggueurs favoris, dont voici la liste :
C’est un peu chouette, parce que sa liste correspond à la mienne à quelques exceptions près : je ne connais pas Ouarda, j’avais abandonné le blog de Nora laissé un peu en friche, et je n’accroche pas plus que ça au blog de Daria Marx.
Pour le reste, je suis d’accord, il semblerait que ces derniers temps Titiou est devenu la reine de la blogo française. Je me permets par ailleurs d’ajouter Virgo et Ioudgine.
Après, c’est un peu frustrant parce que j’avais déjà constaté pas mal des points qu’il liste (le fait que les bloggeurs soient plutôt des bloggueuses, la difficulté de trouver des bloggueurs non francophone sympas), et quelque part, l’inutilité d’avoir un design au poil (bon, même si j’admets que l’ancien design d’Elixie était chouette).
A part ça, je ne vais reposter tout de suite, il se passe des choses dans ma vie là maintenant – mais rien de grave, pas de panique.
Les enfants, croyez-bien que je m’en veux un peu de vous laisser sans nouvelles.
Ce n’est pas que je n’ai rien à dire, mais rien n’arrive à se former vraiment pour le moment.
Alors plutôt que de vous laisser sans rien, je vous balance des liens qui vont bien vers des trucs que j’ai bien aimé récemment et d’autres un peu plus anciens.
Si j'avais pas fait du vélo, j'aurais peut-être posté un peu plus.
Titiou Lecoq parle de l’évolution de la pornographie en trois chapitres, ici, ici et ici, et comme toujours chez elle, au-delà du foutraque, il y a certaines vérités à lire.
Sur Amazon, on peut lire les premières pages de “Sex, drugs and Cocoa puffs“ de Chuck Klosterman. L’index (également consultable), promet du « Quand Harry rencontre Sally » pour la page suivante, je suis donc frustation. Mais les premières pages évoquent un peu le thème de mon post précédent, et ce qui s’en est suivi dans les commentaires, à savoir que nos expectations en matière de relations amoureuses sont conditionnées par le cinéma et la télévision, d’où nos perpétuelles déceptions.
Je commanderai bien ce bouquin, si j’arrivai à lire un peu en ce moment.
Et puisque je parle de ce post, je voulais aussi signaler depuis longtemps que Sskizo était arrivée ici à la même conclusion que moi dans le premier des points de ce post.
Voilà, en dehors de ça, je voulais juste dire à FabulousF. que j’espère que tout s’est bien passé pour lui cette semaine, et que, par conséquent, on va bientôt le voir réapparaître sur son blog, le mien, ou twitter. Ca me ferait plaisir.
A+ (avez-vous vous aussi utilisé l’expression bouillaver quand vous étiez jeunes ?)
Titiou Lecoq, je l’ai pas mise dans mes liens à cause d’un mauvais concours de circonstances.
Elle fait pourtant partie des quelques blogueuses que je suis de loin.
La première fois que j’ai lu quelque chose d’elle, c’était dans Brain, c’était le portrait d’une génération (la mienne) et c’était rudement bien foutu.
Parce que oui, c’est nous, là, la génération un peu molle, en gris chiné qui demande juste à pas être remarquée. Nous qui écoutions Kurt Cobain quand il était encore en vie (c’est d’ailleurs pas pour rien qu’il illustre son billet). C’est nous qui (et c’est ce qui manque dans l’article de Slate par rapport à celui de Brain) n’avions juste pas, dans les années 90, les moyens de nous exprimer comme nous l’aurions souhaité : internet n’existait pas encore (je me demande ce qu’aurait été mon adolescence avec internet ; probablement bien différente). Ce portrait, c’est juste exactement nous.
Alors je pourrais vous parler uniquement de la génération 90 (remember Wynona Rider et Ethan Hawkes), mais si je vous parle de Titiou, c’est parce que je suis bien obligée de reprendre la structure de son dernier billet.
Oui, moi aussi j’ai pris un coup quand j’ai appris la disparition de Jocelyn Quivrin.
Le paradoxe, dans cette histoire, c’est que je n’en avais jamais parlé avant. J’imagine qu’il y a prescription à présent.
A l’âge glorieux de 12 ans, j’étais amoureuse de Jocelyn Quivrin, que j’avais vu dans “Louis, enfant roi ” de Roger Planchon (syndrome de première de la classe, que je n’étais pourtant presque pas, combiné au syndrome fille de prof d’histoire). J’étais amoureuse comme on l’est à cet âge, je m’imaginais qu’il viendrait un jour me chercher au collège et que ça me rapporterait l’admiration de mes condisciples, pour une fois.
A cette époque, il n’y avait pas internet, alors je n’avais pas beaucoup d’autres informations, mais je suis restée un certain temps sur cette idée, jusqu’à ce que je tombe amoureuse d’un pseudo poète torturé d’un an plus âgé que moi qui portait le catogan et des vêtements noirs .
En 2000, j’ai vu “Rastignac”, je me suis souvenue, et j’ai souri sur moi-même avec indulgence. Depuis, je suivais de loin ses apparitions, mais je n’avais même jamais poussé jusqu’à chercher son nom dans wikipédia.
Alors oui, c’est une nouvelle qui me touche, et qui n’est pas sans rapport avec le début de ce post, parce que Jocelyn était de 1979. Lui aussi, comme Titiou, comme moi, il a fait partie de cette génération un peu molle, en gris chiné, qui a écouté Nirvana du vivant de Kurt Cobain.
Jocelyn Quivrin était un des nôtres, et c’est pas encore si souvent qu’on en voit s’en aller.
Le groupe à un tube
Le groupe à un tube du jour m’a été soufflé par l’ami Vinsh.
Crash Test Dummies – Mmm mmm mmm (je ne suis pas sûre à 100% de l’orthographe exacte du titre de la chanson).
(J’ai mis du live mais vous pouvez voir le clip sur Youtube)
Voici qui nous donne l’occasion de parler de Winnipeg, Manitoba, Canada, dont le groupe est originaire. Le tube en question est issu du deuxième album du groupe, sorti en 1993. Les Crash Test Dummies ont depuis sorti trois albums, dont Wikipédia nous informe qu’ils ont connu « un succès plus confidentiel ».
Non sans blague.
A noter que parmi les membres de ce groupe néanmoins de bonne facture, on retrouve Son of Dave, que j’ai vu sur la La Valette Stage lors de la première édition de la (R.I.P.) Garden Nef Party à Angoulême. Tout seul sur scène, il nous a fait vibrer deux fois de suite entre les groupes de la Main Stage.
Un peu comme sur la vidéo, mais avec plus de vin blanc
En bonus :
Son of Dave – Devil takes my soul
Sur ce, je vous laisse, la prochaine fois, j’aurais demandé à Titiou combien de fois elle a regardé “Le cercle des poètes disparus” dans les années 1990, ou alors, je vous parlerai de Jo, Zette et Jocko, cette magnifique série moins connue d’Hergé, ce qui nous permettra de replacer le mot Manitoba dans la conversation.